Mussolini et Hitler s'en tiennent à l'absolue banalité de leurs idées;
Mussolini et Hitler s'en tiennent à l'absolue banalité de leurs idées; ils ne sauraient être populaires (et ils le sont (...) ) autrement. Salazar, incontestablement plus intelligent qu'aucun d'eux, veut avoir des idées et c'est là qu'il se perd dans la bêtise et la contradiction. Lui aussi n'a que des idées banales, mais elles sont banales dans un niveau plus élevé. Hitler et Mussolini ont des idées banales d'homme du peuple; Salazar a des idées banales d'homme cultivé. Il lui arrive ce que les anglais appellent tomber entre deux bancs: sa banalité ne touche pas le peuple parce qu'elle est d'origine culturelle; elle répugne aux élites, parce que c'est de la banalité.
Pessoa Inédito. Fernando Pessoa. (Orientação, coordenação e prefácio de Teresa Rita Lopes). Lisboa: Livros Horizonte, 1993.
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